Cinéma : Asta Nahimana et sa carrière de rêve, chargée d’espoirs, de forces et d'ambitions

Faire du film est sa plus grande passion d’enfance. Mais, il a fallu attendre la fin des études secondaires en 2021 pour que Nahimana Asta de Gitega, se plonge à fond dans les pratiques du 7ème art. Sa fascination pour le ciné transcende tout autre hobbies moderne des jeunes. Elle a choisi de s’accrocher face aux défis du secteur. Et pour apprendre, son addiction des écrans nourrit chaque jour sa passion. La force qu’elle reçoit en provenance de son entourage élève son obsession pour sa carrière d’actrice pour transformer le rêve en une réalité.

Kura : Comment est né votre passion d’actrice ?

Nahimana Asta : J’aimais regarder les films depuis mon enfance. En grandissant, j’ai gardé cet amour pour le cinéma et je discutais souvent des rôles et des talents des acteurs avec mes amies. Grace à ma formation sur le leadership, j’ai appris l’importance de découvrir sa passion et développer ses capacités pour exceller. Après avoir constaté mon fort penchant pour l’industrie du cinéma, j’ai voulu me lancer mais, ce n’était pas possible.  A cette époque, j’étais une élève dans une école à base d’internat à Gitega. A la sortie du secondaire en 2021, je me suis officiellement lancée car, je venais de regagner une partie de liberté pour faire autres choses.

Kura : Pensez-vous que vous évoluez ?

Nahimana Asta : Depuis 2021, je joue en tant qu’actrice dans pas mal de films et je suis à l’aise dans plusieurs rôles qu’on peut me confier. L’évolution est évidente. Le premier film où j’ai joué mon premier rôle n’est pas sorti malheureusement. Après un petit moment passé à Gitega à la fin de mon parcours d’études secondaires, je suis allée m’installer à Bujumbura pour y poursuivre mes études universitaires. Arrivée dans la Capitale Commerciale du Burundi, je me suis mis à chercher une structure qui accompagne des acteurs du cinéma et j’en ai trouvé une qui me convient.

Kura : Quels sont les avantages de faire du cinéma ?

Nahimana Asta : L’avantage est qua dans mes débuts de carrière, je jouais comme une amatrice. Mes rôles ne valaient pas un centime. Ma passion me mettait face à des dépenses pour le déplacement et autres mais je ne pouvais pas me plaindre. Le film, c’est ma vraie raison d’être. Aujourd’hui, je peux gagner un peu de sou en jouant des rôles. Même si ce n’est assez suffisant, je trouve encourageant cette conjoncture contrairement à mes débuts. Un autre progrès concerne la croissance de mes capacités d’actrices. Avoir une passion c’est une chose. Il faut apprendre continuellement pour avoir du niveau et être toujours à la hauteur pour chaque opportunité qui peut surgir.

Kura : Y’a-t-il des difficultés dans votre secteur ?

Nahimana Asta : Pas mal de secteurs ne sont pas assez faciles pour le développement de carrières féminines mais l’auto découragement doit d’abord être banni.  Lorsqu’on sait ce qu’on veut, on a toujours un chemin pour y parvenir. Dans ce secteur, nous accordons aujourd’hui une grande importance aux réseaux sociaux pour promouvoir nos projets et construire une audience réelle. C’est là où les choses se corsent. On est souvent victimes des insultes, mais aussi des commentaires agressives et déplacés. Personne ne vous connait, mais elles se font le plaisir de monter des histoires sur toi pour t’humilier, et attirer négativement l’attention et d'autres vous rabaissent sans aucune raison valable. Il peut aussi y avoir des cas de coups de foudre qui surgissent par accident pendant la carrière. Ces situations virent aux chantages lorsqu’une fille refuse toute proposition, face à un garçon qui se croit tout permis, voire même capable de mettre fin à sa carrière à cause d'un simple refus de relation. Ceci peut faire germer la peur et conduire la fille vers une mauvaise direction ou l'abandon de la carrière. L’autre cas, concerne la recherche du statut de célébrité. On peut rencontrer des petits malins qui se font passer pour des créateurs de stars dans l’industrie du cinéma et te propose un sal marché en échange pour t'aider à réussir une carrière. C’est en général ces défis qu’une femme ou une fille peut rencontrer dans le cinéma. Tous les secteurs ont leurs coins sombres. Il faut savoir comment s'y prendre.

Kura : Que pensez-vous du cinéma de Bujumbura et de Gitega, où vous avez débuter ?

Nahimana Asta : La différence entre Bujumbura et Gitega se montre au niveau du budget utilisé et du sérieux que les deux différents environnements accordent aux professionnel du film. Les projets de film à Bujumbura bénéficient de budgets conséquents pour leurs réalisations. Tous les acteurs s’y mettent à fond et on peut le voir à travers les produits finis qu’ils sortent mais aussi le développement continue de leurs potentiels. Je ne sais pas si le film de Gitega fait face un manque de sponsors ou pas, car je ne suis pas une productrice de film.

Kura : Y’a-t-il des barrières pour le développement du film burundais ?

Nahimana Asta : Ce n’est pas toujours facile. On peut avoir une géniale idée d’un film mais qui doit par exemple être tourné en tôle. Là, accéder à ce milieu carcéral est un mirage. On a vraiment un souci d’accès à certaines localités importantes selon les scripts élaborés. Si tu te débrouilles avec des localités de substitutions, ton film est salué par la critique et la déception. Il y’a aussi le souci de ne pas récupérer toujours son capital après avoir assez investit sur la production d’un film. Mais de manière générale, je constate que les burundais commencent à s’intéresser du film local et que cette industrie burundaise du cinéma va dans le bon sens. Les défis seront toujours présents mais, le bon travail paie un jour ou l’autre.

Kura : Comment vos ami(e)s trouvent votre passion pour le cinéma ?

Nahimana Asta : Tous mes ami(e)s me soutiennent. Ils apprécient mon travail et m’encouragent en partageant mes projets à chaque fois que je les publie.

Kura : Quelle votre ambition dans cette carrière ?

Nahimana Asta : Les activités d’actrice m’absorbent plus que tout aujourd’hui. Je vais poursuivre ma carrière et donner ma contribution pour faire rayonné l’industrie du film Burundais. Mon rêve est de voir les acteurs burundais briller comme ils l’entendent au niveau local jusqu’à l’étranger.

KM